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Le genre à travers le monde

Saviez vous que toutes les cultures n’ont pas les mêmes systèmes de genres ?

Les Hijra

Les Hijra constituent une communauté représentant entre un demi million et un million de personnes dans le sous-continent indien. Le terme issu de l'Urdu s'applique à des jeunes personnes nées mâles qui ont été émasculé⸱e⸱s et qui par cette émasculation deviennent un troisième genre. Le terme, à la base chargé car lié à une mutilation génitale pas toujours volontaire, a fait depuis l'objet d'une réappropriation par cette caste représentant un troisième genre que l'on retrouve en Inde, au Pakistan, au Bangladesh et au Népal. Aujourd'hui, ce sont des personnes nées mâles qui peuvent, ou pas, décider de s'émasculer et embrasser l'identité de Hijra. On trouve aussi des personnes intersexes parmi les Hijra.

Carte du territoire des Hirja

Carte du territoire des Hirja

Traditionnellement, ces personnes Hijra ont existé pour remplir des rôles spécifiques dans des cérémonies religieuses telles que les mariages et les naissances. Les apports significatifs dans ces cérémonies se font par le biais de leurs arts (la musique et la danse). Les Hijra ont deux références majeures Bahuchara Mata, déesse de la chasteté et de la fertilité considérée comme la mère de tous les Hijra et Ardhanarishvara divinité intersexe représentant le tout au delà de la dualité.

Représentation de Bahuchara Mata

Représentation de Bahuchara Mata

Actuellement, les Hijra vivent dans des communautés entre Hijra et revendiquent leur famille choisie comme vraie famille. Malheureusement leur vie est jalonnée de discriminations entre autres sur le logement et le travail hors rôle spécifique à leur caste. Leur militantisme a permis la reconnaissance légale d'un troisième genre par la Cour Suprême d'Inde en avril 2014.

Les Lhamana

Les Lhamana font partie des personnes aux deux esprits que l'on peut recenser dans 130 cultures amérindiennes. Spécifiques au peuple Zuni du Pueblo, ces personnes représentent un troisième genre qui vient compléter ceux des hommes et des femmes.

Carte du territoire des Lhamana

Carte du territoire des Lhamana

Contrairement à l'Europe, chez les Zuni, le genre ne dépend pas de l'appareil génital de l'enfant, les Lhamana sont reconnus en tant que tels dès l'enfance et possèdent au même titre que les femmes et les hommes leurs propres rites initiatiques. Les Lhamana ont une apparence (vêtement et coiffure) qui emprunte aussi bien des éléments masculins que féminins.

Leur apparence fait référence à Kolhamana première kachina (esprit) née de l'union du père ciel et de la mère terre. Kolhamana est né-e masculin-e et féminin-e à l'excès, une caractéristique qui lui a valu un caractère agressif à la naissance mais qui a cessé dès lors qu'il lui a été possible d'exprimer cette dualité par ses vêtements.

Masque de Kolhamana

Masque de Kolhamana

Les Lhamana sont respectés dans la culture des Zuni car ce sont des personnes laborieuses et dévouées à la cohésion sociale. Les Lhamana ont dans la culture Zuni un rôle de médiation. La personne Lhamana la plus connue était We'wha (1849–1896) qui a représenté le peuple Zuni lors d'un voyage au Washington D.C. qui lui a permis de rencontrer le Président Grover Cleveland.

We'wha

We'wha

Les Sekrata

Les Sekrata de Madagascar sont des personnes du peuple des Sakalava qui s'apparentent à la conception occidentale des femmes trans. Nés mâles, les enfants ayant des caractéristiques physiologiques considérées comme féminines, seront élevés comme le seraient les filles pour devenir des femmes.

Carte du territoire des Sekrata

Carte du territoire des Sekrata

Les Sekrata s'habillent avec des vêtements traditionnellement féminins et apprennent à parler avec une intonation plus douce et féminine.

Les Sekrata se considèrent comme faisant partie des femmes de la population des Sakalava et ne considèrent pas leur sexe comme significatif dans leur conception de genre. Elle sont nées femmes.

Représentation des Sekrata Représentation des Sekrata

Il y a en revanche une chose qui démarque les Sekrata des autres femmes. Elles sont hautement respectées dans la société car on considère qu'elles ont un esprit surnaturel qui les protège, ainsi les Sakalava se garderont d'attaquer les sekrata par peur de cet esprit.